Uzès 1448 : la terre a tremblé, Historien-Conseil mène l’enquête !

Chers amis,

Comme vous le savez, Historien-Conseil a à cœur de vous dévoiler les coulisses de l’histoire ! Plus encore, nous vous proposons de mettre la main à la pâte ! Nous avons besoin de vous ! On vous explique comment vous pouvez nous aider à la fin de cette newsletter. Car depuis quelque temps, nous planchons sur un sujet très original, qui ne manquera pas de piquer votre curiosité ! Et pour vous démontrer l’ampleur de la tâche, voici quelques chiffres illustrant notre mobilisation !

Quand l’histoire vient au secours de la science

Savez-vous que le midi de la France connaît une activité sismique régulière ? Le séisme de 1909, qui toucha la région de Salon-de-Provence et rasa le village de Vernègues, a particulièrement frappé les esprits. Quel rapport, nous direz-vous, avec la recherche historique ?

C’est précisément l’histoire qui nous permet, appuyant ainsi la géologie, de reconstituer la longue liste des séismes qui ont frappé la région. Ainsi, la terre a tremblé en 1186 dans la région de Nîmes-Uzès, en 1373 et 1397 à Montpellier, en 1428 dans le Roussillon et de nouveau le 24 mai 1448 dans la région de Nîmes-Uzès.

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Mentions de séismes et livres référencés - 1448 la terre a tremblé Historien-Conseil mène l'enquête

Sur la piste du séisme

À la demande du consortium SISFRANCE (qui regroupe le BRGM , EDF, l’IRSN  – www.sisfrance.net), Historien-Conseil mène aujourd’hui l’enquête sur ce dernier séisme, dans le cadre d’une étude plus globale sur les risques sismiques dans la région. Notre mission est de relever les traces laissées par cet événement dans la mémoire collective, afin d’apprécier son intensité. Mais que cherche-t-on exactement ? Ces traces peuvent prendre différentes formes. Les sources les plus explicites évoqueront le séisme lui-même, mais toute mention de prières publiques, de phénomènes miraculeux, de reconstruction d’édifice ou de travaux d’urbanisme peut représenter une piste qu’il nous faut suivre avec patience dans les méandres des archives.

Et que disent donc les archives ? À ce jour, nos investigations reposent sur deux pistes.

Des centres de conservation et des documents - 1448 la terre a tremblé Historien-Conseil mène l'enquête
De nouvelles références d'archives - 1448 la terre a tremblé Historien-Conseil mène l'enquête

Dans les pas de Léon Ménard

La première est celle de Léon Ménard, érudit polyglotte et savant du XVIIIe siècle qui s’est particulièrement intéressé à l’histoire de la ville de Nîmes. Dans le IIIe volume de son Histoire civile, ecclésiastique et littéraire de la ville de Nismes (1752), Ménard fait mention d’un séisme qui fit claquer les portes et les volets, réveilla les habitants de la ville et sema la panique au cours de la nuit du 24 mai 1448. Il s’agit de la source secondaire la plus ancienne que nous ayons trouvée et la description du séisme par Ménard a été reprise par de nombreux auteurs des XIXe et XXe siècles.  

Or, nous avons découvert qu’une grande partie du travail historique de Ménard s’appuyait sur ses archives personnelles, qu’il conservait au château d’Aubaïs dans le Gard. Malheureusement, ces archives furent partiellement détruites lors de l’incendie du château à la Révolution puis éparpillées dans des collections privées. Il est donc très improbable que nous retrouvions les sources primaires évoquant le séisme de 1448 mobilisées dans l’ouvrage de Léon Ménard.

Cette piste n’est toutefois pas close et nous continuons à explorer les actes et minutes notariés de l’époque, car les écrits de Léon Ménard nous ont permis de comprendre que ce type de documents pourrait bien receler de précieux indices sur notre séisme.

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Une forte consommation de thé et de café - 1448 la terre a tremblé Historien-Conseil mène l'enquête

Avec Pierre Fabre, sous les remparts d’Uzès

La seconde piste est celle de Pierre Fabre qui, dans un ouvrage de 1989, mentionne un tremblement de terre en 1448 et précise même qu’il aurait fait s’écrouler 31 maisons et des pans de remparts à Uzès. Après deux mois de recherches acharnées, nous n’avons trouvé aucun élément corroborant les affirmations de Pierre Fabre dans les archives publiques. Pourtant, nous avons compulsé plus de 650 ouvrages et articles et collecté des centaines de références d’archives dans 30 centres de conservation différents. Mais nous ne baissons pas les bras ! Notre persévérance nous a permis de lever quelques pistes prometteuses dans des archives privées et de sociétés savantes.


 
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